Ce ne sont pas les astres qui s’alignent

Ce ne sont pas les astres qui s’alignent ! Ni des étoiles, mais bien plusieurs hommes, (on ne voit toujours pas les femmes), chefs d’État occidentaux aux prises avec une nouvelle insurrection mondiale en construction. Le plus puissant de ces pays, les États-Unis, comme ceux qui croient l’être, en Europe, sont en train de mettre une dernière touche à ce que l’éditorialiste appelait en 2009 « un chaos prémédité ». Il s’agissait alors de l’occupation de Gaza, par Israël et celui que la presse internationale désigne comme un bandit, Netanyahou. Nous y retournons après 15 ans de violence, de misère, de tractations et de corruption.

Israël, jadis menacé par l’esprit de reconquête d’un monde arabe après l’octroi de plus la moitié des terres qu’ils croyaient être leurs, est devenu, au fil de l’Histoire, la branche armée de l’Occident. Elle est bien celle des États-Unis et de l’Europe, qui lui ont confié une « mission de paix » au Moyen-Orient moyennant un soutien indéfectible. Cela pouvait durer tant que l’Égypte et les autres pays limitrophes n’avaient pas les moyens de devenir un véritable danger pour Israël et le reste du monde. Après l’attentat de Munich, les Occidentaux ont commencé à prendre la mesure de l’état du monde et à utiliser des moyens sophistiqués de contrôle des personnes, particulièrement dans les aéroports… jusqu’à l’avènement de la photographie spatiale et de la géolocalisation.  On comprend dès lors qu’il devient extrêmement difficile pour un groupe armé ou un pays de concentrer des forces en vue d’une quelconque action contre un pays doté de ces « outils ».

L’équilibre mondial  qui existait grâce ou malgré la bombe atomique a commencé à changer. En 1979, c’est le régime cruel du Shah qui a été remplacé, avec une aide « passive » de la France qui a accueilli le premier ayatollah de l’Iran moderne.

Israël s’est constitué une armée de pointe en symbiose avec la plus forte du  monde. Pour donner une idée de la puissance de cette armée du « 52ème État » des États-Unis, pendant la guerre des six jours de 1967, Israël a détruit en moins d’une semaine toutes les aviations et toutes les forces armées des pays qui voulaient l’attaquer. Les avions ennemis n’ont même pas eu le temps de décoller.

En même temps, les armées de libération palestiniennes sont entrée en guerilla qui s’est solidement établie à Gaza grâce à Israël qui a favorisé l’implantation du Hamas dans cette partie de la Palestine. Bien que cette théorie soit contestée, la question de l’implantation du Hamas à Gaza par Israël reste posée aujourd’hui encore (https://www.bbc.com/afrique/articles/c0xy0l391g0o). Il est vrai et confirmé qu’Israël payait des salaires à Gaza durant l’occupation alors que le Hamas se préoccupait du « social », et cette seule situation, accptée et soutenue pas Israël a véritablement scellé, au moins dans les faits si ce n’est par un projet politique intelligent, la présence incontournable du Hamas à Gaza.

Pour Israël, la présence du Hamas rendait difficile, voire impossible, la reconstruction d’une force politique palestinienne du type de celle qu’Arafat, chef de l’OLP avait instituée. Plus encore, rendre caduque le projet de paix élaboré avec Arafat, Rabin et Perez. L’assassinat de Rabin a été un avertissement.  L’intention d’Israël était claire… et stupide.

Elle devait, tôt ou tard, mener à la situation qui prévaut aujourd’hui, l’organisation perpétuelle d’attentats non seulement au Moyen-Orient, mais partout dans le monde. La fameuse phrase du Che « Il faut créer deux, trois, plusieurs Vietnam » est devenue la réalité, modifiant profondément les relations quotidiennes et la sécurité des citoyens dans tous les pays et en établissant un état de guerre permanent entre le Moyen-Orient et le reste du monde. Pour le peuple des Kibboutz et leur principal allié, les États-Unis, c’est un triste échec dont l’ensemble des populations du monde moderne supportera les conséquences pendant encore des décennies.

Il y avait désormais le Hamas qui câlinait les gazouis et harcelait Israël et l’Autorité palestinienne qui, rappelons-le, avait reconnu l’État d’Israël et signé un projet de paix « clé en main » qui réduisait la Palestine à une peau de chagrin, quelques pourcents de ce qu’elle était en 1949, le jour de la Nakba. Les poignées de main avec Arafat, les accords d’Oslo allaient vite être oubliés.

À toute vitesse, les gouvernements israéliens participaient activement à la colonisation des territoires qu’ils avaient eux-mêmes reconnus comme faisant partie de la Palestine lors des différents accords avec l’Autorité palestinienne. En fait, ces accords n’ont jamais été qu’un point de départ pour une conquête globale de la Palestine qu’Israël voulait faire disparaître de la carte. Les colons israéliens n’ont jamais arrêté d’employer tous les moyens pour chasser les Palestiniens de leurs terres reconnues et officielles. Chaque jour, depuis des décennies, les colons attaquent des Palestiniens chez eux. Ce ne sont plus les Palestiniens qui veulent détruire Israël, mais bien le contraire comme Netanyahou le démontre aujourd’hui. Personne ne peut croire que les destructions d’écoles, de crèches, de garderies, de camps de réfugiés ne sont pas intentionnelles et significatives.

Au quotidien, les crimes de guerre s’accumulent dans le silence des pays occidentaux, ceux là mêmes qui criminalisent pourtant en « métropole » les cris racistes sur les terrains de football ou qui téléphonent à leurs directeurs installés dans les médias publics quand un journaliste « dépasse » sa pensée, celle de la personne qui téléphone. On marche sur les œufs, les œufs de Netanyahou ou les œufs des électeurs : nul ne peut critiquer la politique de terreur d’Israël, même pas le Président de la France.

Il reste trois jours de campagne électorale aux États-Unis et ce mutisme va peut-être coûter la victoire aux démocrates. Et Israël en profite, pas tellement pour un « baroud d’honneur », pas question d’honneur ici, mais bien d’horreur. 24 octobre, Tsahal tire sur un blessé immobilisé à terre et sur ses secouristes. On achève bien les chevaux. Israël bombarde le nord de Gaza, où tout est détruit de l’aveu même de ce petit général israélien, « pour empêcher le Hamas d’y revenir ». En même temps, Israël déplace encore des déplacés, et bombarde ceux qui restent. Comme personne ne bronche, Israël s’occupe du Liban puis elle s’occupera du Yemen, de l’Iran,. Nous passerons de 50 millions de réfugiés/déplacés dans le monde à 100 millions et nous construirons des barrières, des douanes, des appareils, ou comme la mode, confierons la sous-traitance la misère à des pays limitrophes. Nos réserves de haine, de terreur, d’humiliation, de colère et d’agressivité.

Pourquoi ? En 2009, les journaux français s’inquiétaient de la « radicalisation » du Hamas et d’un « chaos prémédité ». L’éditorialiste du Nouvel Observateur, Jean Daniel parlait de banalisation d’une sanction aveugle où chaque camp tuait les enfants de l’autre, l’exact contraire de la paix.

Tout comme son pays a été piégé par une conception dépassée des relations internationale, Natanyahou a piégé l’Occident par ailleurs fort occupé à contempler le mouvement de contestation anti-occidentale qui se construit autour de la Russie, de l’Iran, de la Chine et de pays d’Amérique du sud. De colonies, puis de pays sous-développés, puis de Tiers-monde, puis de non-alignés, c’est en effet une force d’opposition qui se forme, beaucoup plu sérieuse et préoccupante que celle des non-alignés, de l’OPEP, des Farcs ou de je ne sais quel autre groupe. Même à l’intérieur de nos pays les oppositions se transforment en haines bien conscientes de ce que nous ne vouons pas voir dans notre petit quotidien : Nouvelle-Calédonie, Martinique, Mayotte alors qu’aux États-Unis, Trump fait trotter des insurgés en les gorgeant de balivernes. Même à l’intérieur de nos pays, nous voyons maintenant d’un autre œil ces élites, ces élus qui nous imposent leur propre confort et leur propre fortune comme un projet philosophique. Ce n’est pas la démocratie que nous avons mis en péril avec nos conquêtes, nos dominations, mais bien ce fameux « universalisme », pensée unique qui devait être l’ordre du monde mais en causera peut-être la fin.

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