Le président qui a cassé tous ses jouets

Le président Macron, comme un enfant qui a cassé tous ses jouets, en a cherché désespérément un dernier, et il a trouvé celui qu’il avait scénarisé en 2017,  hurlant sur la neuvième de Beethoven : le Louvre.

Après avoir écumé ce que l’on apelle encore ici les Outre-mer, organisé des dinettes à Versailles ou Notre-Dame, le voici de nouveau sur le Louvre. Alors que les spécialistes voudraient revoir l’intégrité des bâtiments, réparer ce qui devait l’être, protéger un magnifique patrimoine, attirer plus de visiteurs dans les salles moins fréquentées, le Grand architecte au col Mao souvent déboutonné vient d’ordonner juste le contraire.

Il va créer une nouvelle grande entrée en trifouillant un peu le monument historique et les règles, concentrer les « best-off » (on s’est américanisé à la banque, non ?) dans une nouvelle salle et tant qu’à y être, augmenter le prix d’accès quand les grands musées ailleurs instituent la gratuité. On oubliera donc les rendez-vous à la cafette à 30 euros l’entrée, pas l’entrée du menu, mais celle du musée, ce sera 30 euros pour les « étrangers ».

Le plus difficile pour rentabiliser l’augmentation du coût de l’entrée (il faut bien que l’augmentation ne soit pas absorbée par les frais qu’elle engendrera) sera de vérifier la nationalité de l’acheteur des billets puis une seconde fois à l’entrée. Il y aura probablement des scalpeurs pour revendre les billets des « nationaux » aux « étrangers ».

Les 400 millions du projet (d’autres parlent d’un milliard) seront financés par les recettes du Musée, qui ne les aura probablement plus pour les réparations annoncées avant le discours du Grand architecte. Mais comme il y aura d’autres musées à revoir, ce sera des centaines de millions de plus que le budget de M. Bayrou devra annoncer. Il est aussi prévu de créer une grande salle d’exposition quand il y en une très belle et très rénovée au Grand Palais. Alors, pourquoi au Louvre ?

Le plus choquant, une fois de plus et, pitié, la dernière, c’est l’épouvantable comportement du chef de l’État à l’égard des citoyens et de celles et ceux qui œuvrent dans le domaine. Tout le monde savait en effet que le Louvre était en péril, et depuis longtemps, au moins trois années. Il appert aujourd’hui qu’il ne fallait pas en parler publiquement. On allait, pour le bouquet final du Président, organiser l’affaire. D’abord à la radio, la semaine dernière, l’appel émouvant du Louvre, les fuites d’eau, puis, trois jours après, la conférence de M. Macron écrite de fil blanc depuis Notre-Dame hélas trop lointaine dans les esprits pour être le bouquet final de la présidence, qui propose un sauvetage inopiné à la Zorro.

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