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Le Brésil vient de voter une loi encadrant les activités des domestiques. Plusieurs pensent qu’employer des « gens de maison » permet à des personnes « défavorisées » de gagner leur vie, laissant entendre par là qu’ils ne pourraient faire autre chose.
Bien au contraire, l’extraordinaire développement de l’éducation dans le monde entier, après la libération des Afro-américains au vingtième siècle et avant cela, à la fin de l’esclavage, démontre que l’ensemble des citoyens d’un pays, sauf exceptions, peut accéder à des tâches plus enrichissantes, plus complexes et participer à la vie sociale avec plus de bonheur.
Les Scandinaves ont compris et appliqué ce principe depuis longtemps. Bien sûr, le Brésil n’a pas aboli la domesticité, mais il l’a rendue plus digne et moins éternelle. Il a domestiqué une activité qui, même dans des pays comme la France ou le Québec, souffre d’abus qui vont parfois jusqu’à l’esclavage. Et qui, dans tous les cas, ne parvient qu’à reconduire la misère de génération en génération, très rarement à permettre à un esclave de s’émanciper ou de sauver les siens.
Ce n’est pas vrai que ceux qui sont pauvres sont moins intelligents, qu’ils ne sont pas capables, qu’il faut bien des « commandants » et des « commandés » pour faire une société. Très rares sont celles et ceux qui ne pourraient pas suivre une éducation universitaire pour des raisons d’intelligence. S’il est vrai qu’à un certain moment tous ne pourraient y accéder par manque de préparation, par défaut d’une scolarité suffisante, le problème peut être réglé en moins d’une génération.
Le même effort doit s’appliquer à tous les travailleurs qui exécutent des travaux pénibles, qui peuvent être réalisés par d’autres moyens. Le même raisonnement s’applique, bien évidemment, à ces travailleuses et ces travailleurs du Bangladesh et d’ailleurs qui, s’ils échappent à une catastrophe fatale, s’enfonceront dans une autre à plus long terme et toujours sans espoir.
Ou comme ces travailleurs immigrés de Dubaï qui ne gagneront jamais pas assez pour se payer un voyage de retour.
À l’heure où l’on remet partout en cause la gratuité des universités, il faudrait plutôt revoir l’éradication de la pauvreté, un facteur capital du développement humain et du développement économique. Le Brésil vient de faire un pas dans cette direction. À nous de faire les autres en faisant nous-mêmes le travail que nous ne voudrions pas que nos proches fassent.