Denis Lemelin, président du syndicat de Postes Canada croit que l’entreprise dans laquelle il travaille fait fausse route en voulant arrêter la distribution du courrier à domicile.
Plusieurs entreprises, aux États-Unis comme au Canada, se sont enlisées dans cette voie. Rona, JC Penney, parmi d’autres, ont fermé des magasins. Une idée très brillante : en fermant des boutiques, on réduit les dépenses… SI une entreprise n’a pas la capacité de faire fonctionner ses magasins, il est difficile de croire qu’elle va pouvoir augmenter son chiffre d’affaires dans ceux qui restent.
Le syndicaliste croit plutôt que son patron devrait compter sur sa marque de commerce et ses infrastructures pour se réorienter vers les services d’avenir et battre la concurrence. C’est une évidence, on livre de moins en moins de lettres à la maison, mais de plus en plus de tout le reste, qui pèse plus et rapporte plus. Tout ce qui est commandé par internet et doit être transporté physiquement rentre parfaitement dans les opérations historiques de Postes Canada : petits colis, cartes de crédit, livres, documents originaux, ordinateurs, cadeaux, vêtements, photos, tableaux, tout ce qui se vend sur les sites d’encan, de petites annonces…et il n’y a jamais eu autant de colis livrés que de nos jours.
Depuis plusieurs années, ainsi que le craint Denis Lemelin, Postes Canada s’est placée sur une mauvaise pente qui la conduit vers les nouveaux sables mauvais du fédéral. En arrêtant le service postal à domicile, Postes Canada est certaine de ne plus pouvoir envoyer au domicile des Canadiens quoi que ce soit et laisse à ses concurrents toute la place. Mais si jamais elle est privatisée, le futur acheteur ne donnera pas cher de sa peau. D’autant plus que dans l’état où l’entreprise se retrouve, augmenter le prix des timbres risque de l’achever.
Les idées reçues sur les syndicats doivent être bousculées. On savait déjà que les pays les plus syndiqués sont aussi les plus performants, maintenant on sait que les syndicats sont de véritables partenaires compétents qu’il est difficile d’ignorer.