Les policiers et les rares politiques qui sont en intelligence de comprendre, ont eu une belle leçon de démocratie, ce soir samedi 9 juin 2012. À plusieurs occasions, des policiers ont été, à leur tour, pris en souricière. Deux d’entre eux se sont retrouvés seuls, devant une foule hostile, mais intelligente, en plein contrôle de ses moyens, qui les forçait à reculer par la seule force de sa volonté. Les deux policiers auraient pu être broyés, molestés, mais personne parmi les centaines de manifestants n’a posé de geste contre ces deux personnes, ni ne les a mis en danger, démentant ainsi ce que nous disent, chaque jour, chefs de police et ministres. Le chaos ! Pendant que M. Charest s’offrait sans doute un bon repas arrosé de grands crus avec ses copains milliardaires, la foule et la police jouaient la pièce de théâtre sordide inventée par le Premier ministre en goguette électorale, mais le peuple de la rue a interverti les rôles.
Simultanément, à Radio-Canada, rejouait un documentaire sur les années Chartrand, 1970, la loi des mesures de guerre. Il suffirait de changer les coiffures, les vêtements, les couleurs et la date, 2012, pour illustrer encore cette volonté de soumettre le peuple, dans la lignée des Duplessis, Bourassa et Charest.
Ni les policiers, ni Charest, ni ses sous-fifres n’ont compris la population qu’ils entendent diriger ou écraser. Il n’y a pas de violence dans la foule, mais un écœurement particulièrement fort de voir tout ce petit monde s’échanger des services, des billets de banque, des morceaux de l’état que nous avons payé par notre travail depuis des décennies. Les vrais casseurs, ce sont eux, qui défont la révolution tranquille, qui rembobinent 50 ans de progrès, qui tolèrent la fraude et la corruption, la prostitution qui tourne autour, enflées en ces journées de Grand prix.
Il y avait des centaines de policiers, des milliers selon les médias. Ni eux, et encore moins les vieux politiques qui s’accrochent ne pourront indéfiniment contrer cet immense mouvement véritablement démocratique qui déferle dans les rues. Ce ne sont pas les quelques casseurs qui nous gouvernent qui vont empêcher la démocratie d’évoluer.