« D’accord, tu restes à la maison, et nous faisons une chambre qui sera à toi, tu auras ton ordinateur et tu pourras rentrer le soir à l’heure que tu veux ». C’est à peu près le résultat du référendum écossais.
Pour le fond, il y a tout de même quelques nuances à ajouter. Au début des tournées de David Cameron en Écosse, il y a avait des menaces voilées. Pas le voile intégral, juste un petit voile : une fois le oui à l’indépendance prononcé, vous ne pourrez plus revenir en arrière, ce sera dé-fi-ni-tif. On vous aussi fera la guerre pour le pétrole, la monnaie, la BBC, les musées, les banques et, bien sûr, la Standard Life. Nous allons vous lessiver. Le divorce, quoi.
Puis, de fois en fois, les promesses tombaient : fiscalité, champs de compétence… Puis une extension de ces promesses au pays de Galles et à l’Irlande.
Maintenant, subtilement, l’Angleterre s’est ajoutée à la liste des futurs bénéficiaires du travail référendaire des Écossais. Comme si le parlement de Westminster, à qui les Écossais reprochent de tout décider et de ne parler que pour l’Angleterre, devait recevoir de nouveaux pouvoirs pour contrebalancer – pourquoi pas – ceux qui allaient être accordés à l’Écosse et aux autres nations du Royaume.
C’est un peu comme si, après un référendum québécois, Ottawa décidait d’accorder au Québec de nouveaux droits, mais aussi d’en accorder tout autant aux provinces anglaises, comme si chacune d’elles constituait une nation.
Mais, au-delà de toutes les menaces et de toutes les promesses, qu’elles se réalisent ou pas, il reste l’essentiel, la liberté des peuples, la capacité de décider, pour eux-mêmes, de choisir leur manière de vivre, de faire ou ne pas faire la guerre, sans être contraints de suivre ce qu’une puissance qui vous dépasse vous commandera. À la prochaine fois !