L’une des premières cibles de Philippe Couillard a été les garderies. Quelques mois plus tard, la cible est atteinte : les femmes.
Pourquoi la plupart des pays progressistes ont-ils instauré des systèmes de garde ? Bien sûr, la socialisation des enfants était au programme, mais ce qui a été déterminant était de permettre aux femmes d’accéder au travail, d’être libres, économiquement et socialement, indépendantes de leur conjoint, tenter de partager l’énorme tâche « d’avoir des enfants » avec celui qui devrait l’assumer à parts égales.
Grâce aux garderies gratuites ou à faible coût, plus aucun mari ne pouvait dire à son épouse de rester à la maison parce que sa « lubie » d’aller travailler allait « lui » faire payer plus d’impôt. Sa femme devenait ainsi un contribuable comme les autres, et le coût d’élever les enfants quittait ses épaules pour s’appuyer sur celle des deux conjoints, la garderie devenant une dépense mineure.
Ce que fait monsieur Couillard vient détruire cette philosophie de développement et de libération. Les femmes gagnent toujours beaucoup moins que les hommes, parfois 60 % de moins et parfois moins encore.
L’argument de la richesse « du couple » ne tient pas. Bien des femmes dont le mari gagne bien sa vie voudraient travailler pour sortir de la maison. Même à l’époque où les femmes ont gagné la bataille des diplômes, le concept de la garderie conserve les mêmes buts, appelle les mêmes progrès, encore très loin d’être célébrés.
Comme les oppositions l’ont affirmé, l’impôt reste le moyen privilégié pour financer la société. La méthode Couillard va aussi détruire le système de garderie tel qu’il s’est développé en fonction des premiers impératifs. En changeant les règles, un nouveau système va s’installer en fonction de nouvelles données. À quand les garderies à l’image de nos polyvalentes ? Mais ce qu’il faut surtout dire, c’est que l’augmentation des frais de garderie vise avant tout les femmes.
Misogyne, oui!
Il faudrait lui apprendre.
Monsieur ne sait pas lui même…
Et conjuguer aux nouvelles mesures de Harper sur le partage du revenu, c’est clair que l’incitatif pour les femmes de rester à la maison augmente. Par contre plusieurs québécois, honnêtes et généreux ne sentent pas le bien fondé de recevoir une aide gouvernementale alors que tant de besoins criants manquent de financement. C’est la bonne foi des gens utilisée pour servir des objectifs politiques sournois qu’il est bon de mettre en lumière..
Sur le vif, bien des citoyens disent qu’ils sont d’accord pour payer plus, qu’ils ont les moyens… Couillard comptait sur cette bonne foi, mais lui ne pouvait pas ne pas savoir que l’augmentation du coût des garderies allait renvoyer les femmes à la maison. D’où la nécessité d’un décodage, d’une éducation politique et économique. Au passage, saluons le comptable invité (dont le nom est passé trop rapidement) qui a montré l’effet sur le travail des femmes de la mesure Couillard ainsi que la bouillie fiscale qu’il a créée.