Ce que l’on appelle le problème grec est en fait le problème de l’Europe. C’est l’Europe qui va dire, bientôt, on l’espère, si elle est sérieuse dans sa construction ou si elle ne l’est pas. Imaginez un instant que la Corse (pourquoi pas…), ou la Bretagne, ne soit plus rentable, qu’elle soit un gouffre sans fond pour les subventions de partout, qu’elle multiplie les têtes de bétail comme Jésus les pains. La France va-t-elle la jeter hors de France ? Si l’Europe ne peut pas régler le problème de la Grèce, elle n’est pas l’Europe.
On connait maintenant l’histoire du remboursement des dettes des pays européens et Thomas Piketty, dans son rôle d’historien de l’économie qu’il connait très bien, a bien exposé la situation. L’Allemagne n’y tient pas une place d’honneur et chacun des deux « grands pays » a souvent joué le problème grec pour mousser sa présence au sein de l’Europe, Giscard en particulier, mais pas tout seul. Il y a eu des tractations fifanesques avec la Grèce pour obtenir son vote en faveur de l’entrée de l’Espagne et du Portugal.
Les Grecs ont élu, semble-t-il, un gouvernement sérieux. C’est le temps de négocier une remise en marche de la Grèce à long terme. Contrairement à ce qui se dit, nous croyons que la Grèce pourrait retrouver rapidement une économie vigoureuse à condition que ne lui soient pas imposées des restrictions sévères qui pourraient empêcher tout développement et surtout, que les Grecs eux-mêmes, bien conscients, négocient ces restrictions. Le PIB grec était près de 50% plus élevé en 2008. La marge est importante.
Dans les pronostics, Grexit et autres aventures d’économie-fiction, il faut tout de même dire que nous ne voyons pas pourquoi la Grèce devrait abandonner l’Euro. La Chine pourrait adopter l’Euro si elle le voulait et d’ailleurs plusieurs petits pays utilisent l’Euro sans autorisation de l’Union européenne. Les prêteurs devraient prier pour la Grèce conserve l’Euro. Peut-être aussi croire en une véritable démocratie.