L’histoire de la brutalité envers les Premières Nations, particulièrement envers les femmes des Premières Nations a commencé avec l’arrivée des « Blancs », des colons. Et malheureusement, cet écrasement, ce mépris n’a jamais cessé jusqu’à aujourd’hui.
À l’instant même où la politique veut nous redire que nous sommes un beau pays, le Canada, que nous sommes fiers d’être Québécois, nous apprenons qu’une partie de nous parmi les garants de « la démocratie » se comporte comme des tortionnaires, de vulgaires racistes violents et que nous en avons peur.
Ces choses-là n’arrivent pas par hasard, elles ne sont pas le fait de quelques-uns, de quelques têtes brûlées, elles sont courantes comme l’était l’apartheid ou comme le sont les « bavures » volontaires des policiers du sud des États-Unis. Elles sont, hélas, institutionnalisées. La plupart ne feront jamais l’objet d’un procès ni ne seront connues.
Pire, un plus grand nombre se borne à croire que les Autochtones sont seuls responsables de leur misère, de l’alcoolisme, de la violence dans les réserves et dans nos villes. Comme si ces agressions de la pensée pouvaient justifier les terribles conditions de vie des citoyennes et des citoyens des Premières Nations.
Ce n’est certainement pas M. Couillard, en train de couler dans le béton sa réputation de misogyne (http://www.luxediteur.com/content/les-lib%C3%A9raux-naiment-pas-les-femmes), qui va prendre les mesures urgentes pour mettre fin immédiatement à cette situation. Il laisse au renard le soin de juger les poules et le choix de la police de Montréal par sa ministre n’est guère plus rassurant si l’on en juge par son absence d’expérience avec les itinérants.
Le premier moyen serait de placer sous tutelle le poste de Val d’Or et probablement quelques autres qui ont des relations avec les Autochtones. Non seulement il faut empêcher les suspects de travailler, mais il faut reconstruire l’ensemble des postes. Ce n’est plus la présomption d’innocence qui prime ici, mais la sécurité de dizaines de femmes qui ont subi des sévices que l’on peut assimiler à des enlèvements et à d’autres crimes plus graves. Le faisceau de preuves est accablant : policiers qui prennent les sous-vêtements pour faire disparaître les preuves, témoins au quotidien. Devant de telles allégations, la ministre Thériault aurait dû réagir au mois de mai, lorsqu’elle a été informée, sans attendre que la « comm » de son patron s’énerve de ses tergiversations et de son intention de provoquer des élections générales pour contrer une éventuelle remontée de PKP, ou de la réaction de Justin.
Il faudrait aussi, dans tous les corps de police comme dans l’armée, créer des bureaux indépendants pour recevoir et traiter rapidement les plaintes concernant des délits et des crimes graves. Ce n’est pas la délation qu’il faut encourager, mais la justice.
À cet égard, les journalistes d’Enquête ont fait plus que tous les électeurs de la province en dénonçant ce que les élus pensaient traiter « en interne », c’est à dire classer comme une simple dérive des crimes contre les femmes, une moitié de notre démocratie. Peut-être faudrait-il remettre l’enquête à …Enquête.
Nous ne pouvons pas discréditer l’ensemble des polices, mais il est naïf de croire que les policiers qui n’ont pas participé à ces actes barbares pouvaient les dénoncer, même si c’était leur devoir. Un corps de police, c’est un ensemble, une institution. Lors d’opérations, c’est l’esprit de corps qui domine, comme chez les militaires et, comme chez eux, chacun est perçu comme celui qui doit défendre le corps entier. Il y a ceux qui font « le travail » et ceux qui sont là et qui voient et d’autres qui écoutent ou entendent les histoires qu’on leur raconte sur les « opérations » qui se sont déroulées lors de la dernière nuit et qui ont une famille à nourrir dans une petite ville isolée.
Il serait tout aussi naïf de croire à l’exception. Sous une autre page de ce blog titrée « En 1970 », il y a deux histoires qui décrivent l’état des mentalités de fonctionnaires qui travaillent avec les Premières Nations. Il était impossible de les exposer ici tant elles n’ont pas la même importance, même si elles font froid dans le dos.
Bravo les filles et bon courage, ainsi qu’aux journalistes d’Enquête. Au Québec, comme au Canada, la lutte pour l’égalité, ce n’est pas seulement la parité dans les C.A. ni les salaires. Il n’était pas besoin d’aller dans des pays lointains pour en avoir conscience, c’est au coin de chez nous qu’il faut regarder, devant nos yeux.
Toujours aussi pertinent, mon cher Alain. J’apprécie beaucoup ton article qui apporte des résolutions intéressantes…
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