Nous ne nous en rendons pas compte tous les jours, mais nous sommes au XXIè siècle. Nous sommes intelligents, souvent beaucoup plus que les assoiffés de pouvoir qui veulent nous « représenter ». Tous ne sont pas des ignorants et quelques-uns n’ont pas succombé aux sirènes de la maffia et de l’argent facile, mais à lire d’anciens ministres, libéraux, caquistes ou péquistes, candidat à la présidence US, on remercie un Dieu pour avoir survécu.
À chaque élection, c’est à qui proposera ses petits projets perso : un plan nord, un autre harnachement de rivière, des cadeaux fiscaux, l’âge de la retraite, le nombre de hanches opérées dans l’année, le nombre d’étudiants, que sais-je ? Et tout se passe comme si toutes ces propositions étaient la matière nécessaire à notre développement, à notre société. Ils appellent cela un programme.
Se croyant investis de nos droits, ces politiciens ne nous écoutent même plus. C’est un ministre français qui déclarait que le peuple « perdait » sa légitimité après le vote et la transmettait aux élus. Tous sont convaincus de la même chose. Aller dans la rue ne sert pas à grand-chose.
Parmi les projets, M.Legault veut des emplois à 50 $ de l’heure sans savoir où il va trouver les employés qualifiés. Un autre pioche dans le programme des autres parties telle mesure qui paraît populaire. C’est le plan nord à la Duplessis de M. Youhou Charest qui vend la terre plutôt que ce que nous pourrions y récolter. C’est le PQ qui veut élaborer pour nous des projets alléchants en pensant qu’ils répondent à nos désirs les plus ardents.
Bien sûr, certaines idées ne sont pas mauvaises, mais ce ne sont pas les nôtres et ce ne sont pas des projets sans cohérence qui vont rebâtir une société qui attend depuis 40 ans le pouvoir de s’exprimer.
Les espoirs les plus fous se tournent vers le député, Amir Khadir, qui porte l’image de Québec Solidaire. Il faut bien que quelques-uns parlent pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’apprendre à le faire et montrer aux autres que la politique n’est pas une fatalité.
Mais pour les autres ? Peut-on, en 2012, accepter qu’un chanteur en colère montre au ministre incompétent des forêts comment on les gère ? Qu’un comédien montre au gouvernement comment on conserve les rivières ? Que l’ensemble de la population défile dans les rues chaque semaine pour chasser du pouvoir sinon faire condamner ceux qui pillent nos impôts ?
Québec Solidaire est la meilleure ébauche de démocratie qui nous soit proposée. Plutôt que de penser « voter utile » en élisant une autre fois un parti qui promet ou qui Caquette, nous devrions voter selon nos convictions, pour un parti qui est allé chercher, au plus près de la population, les bases de la construction d’une société honnête, moderne, possible et viable, tout comme ces sociétés nordiques qui n’arrêtent pas de nous étonner.
La démocratie est l’instrument du peuple, le gouvernement du peuple par le peuple. La vie que nous menons doit être celle que nous voulons mener, pas celle que d’autres nous proposent. Nous ne voulons plus que d’autres parlent pour nous, nous voulons parler pour nous-mêmes.
Nous avons les connaissances nécessaires pour élaborer notre programme et prendre toutes les décisions qui nous conviennent. C’est nous, la population, qui payons toujours pour toutes les erreurs et qui récolte les profits. Nous ne sommes pas seuls. Partout dans le monde, les voix résonnent avec celles du Québec : à nous la rue, indignés, printemps arabes dépassent largement la compréhension des politiciens de métier qui ne connaissent souvent pas autre chose que la pratique de l’élection.
Les gouvernements ne sont jamais élus qu’avec le tiers à peine de la population en âge de voter et avec moins du quart de la population en âge de penser. Quand ces chiffres sont dépassés, lors d’une élection référendaire ou présidentielle, c’est que la révolte est forte, mais cela ne change pas la qualité des candidats. Si nous votons en grand nombre le 4 septembre, ce sera non pas grâce, mais à cause de M.Youhou Charest, de ses erreurs, de ses déficits, des vols qu’il a laissé commettre, invoquant, par exemple, comme le Maire de Montréal, l’urgence et l’intérêt général pour confier à des malfaiteurs notoires la réfection de routes. Le peuple n’aura toujours pas vraiment parlé, il aura tout juste décompensé comme disent les psychiâtres.
L’autre voie, la plus digne, c’est de se taire et de refuser aux trois partis une quelconque approbation. Si l’un d’eux récolte 10 % des votes, peut-être craindra-t-il un peu plus ses sept millions de commettants.